Lâcher prise, c’est accepter que ça ne se passe pas comme on l’avait prévu, souhaité, imaginé. La vie nous donne des tas d’opportunités au quotidien pour apprendre à renoncer à notre besoin de contrôle. Mais parfois, souvent pour certains, la volonté de tout contrôler prend le dessus et nous pourrit la vie. Alors pourquoi ce besoin de contrôle est si présent et comment lâcher prise rapidement, en toute circonstance ? Voici ce que j’ai trouvé de plus simple et efficace.

Avec cet article, je participe à l’événement interblogueur Votre meilleure astuce pour lâcher prise lancé par le blog madame-pas-de-soucis.fr Si tu es une maman moderne qui court partout tout le temps et que tu te dis parfois que tu aimerais que les journées fassent plus que 24h tellement tu as de choses à faire, tu dois très certainement être stressée et fatiguée, physiquement et nerveusement… Tu te sentiras surement mieux après avoir découvert le blog de Valérie, et particulièrement cet article qui explique en détail le concept de charge mentale qui est son expertise.

Changement perpétuel et besoin de lâcher prise 

On entend souvent dire que la seule chose qui ne change jamais, c’est le changement lui-même. La vie est mouvement perpétuel, évolution constante. Les cycles de la vie sont bien connus, se répétant éternellement comme une roue, que les bouddhistes appellent la roue du temps. La naissance conduit à la mort puis selon les convictions de chacun, à la renaissance, ou pas. À l’intérieur de ces grandes étapes, nous traversons tous des réussites, des échecs, des moments de joie puis de tristesse, des sentiments d’amour et de désamour.

Quels que soient les évènements, la vie suit son cours et ces schémas se répètent, tout n’est pas simplement et constamment joyeux, fluide, harmonieux, évident, comme on voudrait que ce soit.

À chaque fois qu’un événement imprévu pointe le bout de son nez ou qu’une situation touche à sa fin (travail, relation, lieu de vie, façon de faire ou de penser), deux choix s’offrent à nous :

• accepter ce qu’il se passe, lâcher prise et s’ouvrir au changement ;
• lutter, se défendre, essayer de modifier la situation selon notre vision des choses ou ressasser pendant des mois, voire des années que « ça n’aurait pas dû se passer comme ça ».

De quoi dépend notre sécurité intérieure ?

Nous avons tendance à penser qu’en renonçant à notre besoin de contrôler les choses, nous allons perdre une partie de notre identité. C’est pourquoi tant que nous subissons les changements autour de nous, nous cherchons à nous défendre, convaincre les autres qu’on a raison, nous accrocher à ce que l’on pense. Mais penser pouvoir contrôler tout ce qui nous arrive nous sécurise-t-il vraiment ? Et si au contraire, cette pensée était à la base de tout conflit…?

Quand on sait que tout est voué au changement, n’est-ce pas illusoire et insécurisant de s’imaginer qu’on peut maîtriser tout ce qui nous arrive ? C’est ce que je pense de cet excès de besoin de sécurité : il limite et enferme.

Lâcher prise permet au contraire de s’ouvrir à quelque chose de plus grand. La vie est changement et le changement libère.

Notre besoin de lâcher prise est proportionnel à notre besoin de contrôle

Je ne suis pas en train de dire qu’il faut lâcher prise sur tout et se libérer à jamais de notre besoin de contrôle. C’est impossible de vivre sans contrôle, car il permet de structurer des tas d’aspects de nos vies et de nos personnalités si riches.

Mais si notre vie est gouvernée par le contrôle perpétuel, nous finissons par devenir complètement rigides, comme momifiés à l’intérieur par les structures mises en place. Tout le monde connaît des personnes avec des idées très arrêtées qui rejettent tout ce qui ne correspond pas à leur vision des choses. J’ai observé que plus leur monde est parfaitement ordonné, prévisible, impeccable, plus il leur est difficile de lâcher prise, faire de la place à l’imprévu, à la spontanéité et à leur propre vulnérabilité.

Sans forcément se retrouver dans les extrêmes, voici quelques exemples pour débusquer notre besoin de contrôle au quotidien :

• avoir du mal à déléguer,
• dire sans cesse à nos enfants tout ce qu’ils doivent faire,
• chercher à maîtriser les moindres détails quand on organise quelque chose,
• avoir tendance à s’appuyer systématiquement sur des preuves scientifiques,
• s’inquiéter de tout, besoin d’être rassuré(e) sans cesse…

Ma meilleure astuce pour lâcher prise

C’est tout à fait naturel de se sentir gêné, triste, frustré, de faire des erreurs et d’avoir de la difficulté à lâcher prise sur certaines choses. Détendons-nous. Ces « erreurs » nous les faisons tous, tous les jours, c’est grâce à elles qu’on apprend.

Regardons-les plutôt comme des opportunités que la vie nous offre pour nous souvenir qu’on apprend bien plus de choses utiles quand nous cessons de vouloir nous montrer « experts » en toutes circonstances.

Alors, voici maintenant ma meilleure astuce pour lâcher prise facilement, peu importe le lieu où on se trouve. Ça va peut-être te décevoir, te paraître inefficace ou simpliste. Génial ! C’est justement en faisant confiance à autre chose qu’à ta tête qui analyse rationnellement, juge et rejette tout ce qu’elle ne connaît pas, que tu pourras lâcher prise.

Ce que je fais pour lâcher prise plusieurs fois par jour est tout simple et complètement naturel : une inspiration un peu plus profonde suivie d’un grand soupir de soulagement jusqu’au fin fond de mon ventre. Comme quand tu rentres chez toi après une dure journée de travail, que tu t’affales sur le canapé en évacuant d’un coup toutes les tensions de la journée par un profond soupir de relâchement.

Malgré les apparences, c’est ultra puissant. Car ça permet de :

• Revenir dans l’instant présent,
• libérer les tensions corporelles,
• sortir de nos pensées qui tournent en boucle,
• revenir à notre 2^e cerveau (95 % de la sérotonine, hormone de la sérénité qui régule notre humeur et notre comportement est produite dans notre intestin),
• recontacter notre Chi ou Qi (force ou énergie vitale)
• nous reconnecter à nos besoins du moment.

Ensuite, je me pose 2 questions toutes simples :

• Qu’est-ce qui dépend de moi dans cette situation ?
• De quoi ai-je réellement besoin ?

Lâcher prise est une preuve d’amour

Petite anecdote perso en amenant ma fille de 4 ans, à l’école, hier. Après l’avoir aidée à retirer son manteau, je l’accompagne dans la classe. Je me rends compte que les revers que j’avais faits aux manches de son pull trop grand se sont défaits. Je m’apprête à les refaire en lui expliquant qu’elle va avoir besoin de ses petites menottes pour les activités, mais elle conteste :

« Non, maman, j’ai froid aux mains, je veux les laisser dedans. »

Une ATSEM qui se trouve juste à côté de nous observe la scène. Pendant une fraction de seconde, je me demande si je dois rester sur mon idée que ma fille a besoin d’avoir les mains dégagées pendant la classe. La seconde d’après, je m’inquiète même de passer pour « une bonne mère » si je n’impose pas mon autorité à ma fille qui refuse de faire ce que je lui dis. Un bon gros soupir ventral puis mon cœur reprend rapidement le dessus :

« Ok, ma chérie, garde tes mains au chaud dans tes manches, et quand tu en auras besoin tu demanderas à une adulte de t’aider à refaire les revers, d’accord ? »

« Oui, maman. »

L’ATSEM me confirme que ma fille fait partie des petits qui savent demander de l’aide quand ils en ont besoin. Je quitte la classe en me disant qu’écouter et prendre en compte son besoin de chaleur était bien plus utile sur le moment que mon désir de contrôler sa tenue vestimentaire.

Vive le lâcher-prise ! Une occasion de donner de l’amour à ma fille et à moi-même, en me montrant plus réceptive et ouverte à ce que la vie avait à m’apprendre à ce moment-là.

Nos résistances vis-à-vis de l’extérieur reflètent des besoins intérieurs

Quand nous sommes face à des aléas, des changements de programme, des problèmes, nous ressentons ce besoin de contrôler, de chercher une solution rapidement. Notre premier réflexe est souvent de nous creuser les méninges en passant en revue tout ce que nous avons emmagasiné comme connaissances, infos, expériences pour faire face. Parfois, cela fonctionne très bien. Nous trouvons une réponse pertinente sur le moment, nous nous sentons apaisés et contents d’avoir aussi bien géré la situation.

Mais régulièrement, ce sentiment de paix intérieure ne dure pas. La vie nous amène d’autres situations pour nous mettre face à nos résistances intérieures : nos peurs, nos doutes, nos sentiments de ne pas être à la hauteur, d’être trop ceci, pas assez cela…

Les réponses trouvées par notre mental peuvent permettre de contrôler ce qui est extérieur à nous, mais ne changent rien intérieurement. Nos craintes et nos limitations sont même alimentées par ces mécanismes de protection.

Nous pouvons penser que c’est de la responsabilité des autres, de la société, de la météo… jusqu’au jour où nous prenons conscience que notre pouvoir est ailleurs. Dans notre capacité à regarder et transmuter ce qui se passe à l’intérieur de nous.

C’est à mon sens le plus beau cadeau que l’on puisse faire à nos proches et à cette Terre, qui nous accueille. Devenir, incarner réellement, comme Gandhi et d’autres grands sages nous le suggèrent depuis des siècles, le changement que l’on veut voir en ce monde.

Lâcher prise pour évoluer

Les évènements extérieurs qui nous dérangent, questionnent, bousculent, reflètent nos besoins de lâcher prise. De réinventer notre façon de les accueillir et d’y répondre. Accepter une situation telle qu’elle est permet de commencer à la changer. Un profond soupir amène le premier changement de posture nécessaire. Pour certaines situations, cela suffit à se remettre à suivre le courant de la vie.

Certains passages délicats de nos vies peuvent devenir des opportunités de nous libérer des aspects limitants profondément ancrés de nos personnalités. Les rêves et les chevaux sont de puissants médiateurs pour nous montrer comment lâcher dans l’instant, tous les fardeaux, résistances, pensées inutiles qu’on retient.

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